Revue ICAMAR 31

l'Editorial

Éditorial des Cahiers de ICAMAR n°31
Cinquante années de pratique de l’auriculothérapie
(Dr Yves Rouxeville)
Il y a cinquante ans, le jeune médecin généraliste que j’étais croyai t aux discours officiels tels que « la médecine française est l’une des premières du monde, sinon la meilleure » . C’était 25 ans après la fin du conflit mondial qu e je comprends surtout comme une tragédie, une guerre civile européenne. Malgré tout, j ’ai très vite été critique envers la pensée unique distillée par les médias e t les politiques .
Mon intérêt pour la médecine du sport qui était encore expérimentale, m’a conduit à l’I.N.S (Joinville). Juste après les J.O de Mexico, ce qui est devenu l’INSEP était le lieu où les meilleurs sportifs français s’entraînaient et étaient suivis. F in 1969 l’acupuncture (méthode Lavier) y était utilisée avec bénéfice et sans effets secondaires pour traiter les atteintes de l’appareil locomoteur (tendinites et entorses).
Comment un jeune médecin cartésien s’est converti à l’Auriculothérapie Dès 1970, j ’ai suivi à Paris une formation de stimulothérapie (acupuncture sans aspect exotique), soins par protocoles efficaces , alors que la déferlante énergétique ne dominait pas l’acupuncture traditionnelle.
Un jour de mai 1972, j’y ai appris la parution du numéro spécial des Cahiers de Biothérapie consacré à l’auriculothérapie. Ma nature pragmati qu e m ’a conduit à tenter de premières expériences, dont l’effet m’a convaincu de poursuivre cette voie.
Parallèlement, en 1970 1972, j’av ais suivi quelques formations de cinorthèses, par Eric de Winter à Elisabethville. C’est à partir de 1976 que j’ai suivi la formation en médeci ne manuelle au GLEM , animée par
René Bourdiol dont la clarté et la pédagogie étaient plus proches de mes attentes .
En 1973, l’inté rêt et la proximité géographique m’ ont conduit chez Guy Dassonville à Oudon où j’ai fait la connaissance de Claude Flament. Ils m’ont convié de me rendre à Lyon, suivre l’enseignement de Henri
Jarricot ou de Paul Nogier (ce dernier, ave c l’aide du pouls, nous permetta nt bien plus).
En 1974, je me suis rendu au GLEM, où j’ai retrouvé André Laurent et fait la connaissance de Jacques Vandromme qui ont été deux merveilleux compagnons complétant sur un plan pratico pratique l’enseignement du tandem Paul Nogie r et René Bourdiol
Par reconnaissance envers les Cahiers de Biothérapie , je me suis rendu à Montrichard où la S.M.B dispensait des formations théoriques et pratiques en homéopathie et biothérapies . La formation médicale m’avait écarté de l’homéopathie ; l à, j’ai éprouvé une admiration et une passion pour l’infinitésimal . pour moi, l’homéopathie est une aide, un compl ément à l’auricul othérapie.
Je suis toujours reconnaissant à la pédagogie de la Sté. Médicale de Biothérapie animée par Max Tétau et Claude Bergeret, Pierre Richand et Gonthier Pelz, Jacques Michaud et Henri Lernout, de leur enseignement
complété pa r le c ompagnonnage.
Trois années de pandémie liée à la Covid 19 ont rebattu les cartes. Ne vivant pas cette période dans les premières lignes puisque je suis retraité ), je me trouve bien à ma place comme retraité actif. Retraité actif est avoir un rôle social, bénéfique ( c’est l’une des « meilleures médecines pour prévenir la dégénérescence cérébrale » )). C ela me permet de m’occuper de not re revue ICAMAR, et ainsi de sauvegarder, d’agir pour ne soient pas définitivement perdus des textes qui sont aujourd’hui introuvables et d’oeuvrer pour que de bonnes observations soient éditées, en permett ant ainsi la survie ou le développement de méthode s
innovantes.
Cette occupation se complète par un compagnonnage auprès d’élèves, afin de leur conseill er des approches plus complexes ou subtiles, afin de mieux traiter leurs patients. Tout ceci ne m’empêche pas de me tenir au
courant de la vie publique, nationale et in ternationale, politique et économique. Il y a vingt ans, la tendance normative pour encadrer la médecine était déjà manifeste.