Revue ICAMAR 04
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Revue ICAMAR 04 – 12 octobre 2011
Description
- 56 pages
- 725 ko
Sommaire
Editorial
Auriculothérapie
- Observations cliniques – Cas de surdité complète de l’oreille droite (Blondine d’harmonville)
- Un cas de dysthyroïdie (Yves Rouxeville)
Auriculomédecine
- Perfectionnement – Détection et traitement des subluxations ostéopathiques en auriculomédecine (Jean GIRARDOT)
- Invariants de la démarche diagnostique et du traitement en Auriculomédecine (Jean GIRARDOT)
Evaluation
- Contrôle par détection électrique et par prise du RAC-VAS, de points auriculaires induits à l’approche cutanée d’un neuromédiateur dilué (Yves Rouxeville, Daniel Courty, Marc LeBel, Chantal Vulliez, Yunsan Méas, Pascal Vidal)
- Vérification de localisations auriculaires détectées par auriculomédecine, à l’aide du marteau détecteur 3 Volts (Yves Rouxeville)
Recherche
- Recherche clinique – Diagnostic des dysménorrhées et céphalées cataméniales (Jean-Louis Mémain)
- Nouveau mode d’utilisation des anneaux-tests (André Lentz)
Articles d’intérêt général
- Les leçons du Pr. René Leriche (Yves Rouxeville)
Interviews
- A propos du livre des photons et de la vie (Pierre Magnin, André Lentz)
Revue des publications
- Critique du livre «Des Photons et de la Vie. Chromatothérapie» (André Lentz)
- L’auriculothérapie dans les médias
- Dernières publications
Editorial
Les uns et les autres, nous rendons compte que l’Auriculo. bouge (« L’Auriculo. » est ce terme coutumier qui rassemble l’auriculothérapie et l’auriculomédecine).
Etablir des standards !
Le 27 mai, Raphaël Nogier m’a prié de me charger de la standardisation de l’auriculomédecine.
La standardisation de l’auriculomédecine doit pouvoir répondre aux questions posées dans le monde entier par ceux qui voient l’auriculomédecine comme un ensemble de techniques contradictoires. Après diverses propositions, « le noyau dur de notre discipline », environ une douzaine de disciples de Paul Nogier, établiront des standards. L’objectif est de définir et d’apprécier les techniques d’auriculomédecine léguées par Paul Nogier puis ses successeurs, comme nous l’avons ressenti, afin d’en permettre une « transmission authentique et légitime ».
Il y a trois mois, le Recteur Pierre Magnin tempérait mon enthousiasme, en me précisant :
- « L’Auriculo. est fondée sur une Hypothèse (la conjonction somato-pavillonnaire directe) et un Postulat (le RAC de Nogier, le Pouls de Nogier).
- « Une Hypothèse rarement exploitable tandis qu’il est classique de mettre en œuvre un Postulat où l’indéterminé est une réalité biologique ou mathématique ».
Ce distingué universitaire exprime clairement qu’il n’est pas question pour l’instant d’envisager une reconnaissance officielle de l’auriculomédecine, mais avant tout d’établir un état des lieux.
Deux groupes de disciples de Paul Nogier vont entamer une standardisation de l’auriculomédecine, c’est-à-dire élaborer un état des lieux et un bilan synthétique des acquis empiriques et pratiques :
- Répertorier les techniques d’auriculomédecine, en les datant et en nommant leur concepteur
- Décrire succinctement ces techniques
- Donner une appréciation sur l’intérêt, la fiabilité et le niveau d’utilisation
Ces deux groupes ont été établis par affinité et proximité géographique. L’un des deux comporte une majorité de dirigeants d’ICAMAR. Ce groupe que je dirige a désiré répertorier, dater, nommer et décrire à partir d’un trépied :
- Le livre Acupuncture auriculaire personnalisé, paru en 2000 chez Sauramps médical,
- L’Index des cours du Dr Paul Nogier de 1981 à 1994, consultable sur auriculo.fr
- Les enregistrements dont nous disposons et qu’André Lentz a numérisé pour
Ainsi, les disciples de Paul Nogier pourront confronter ce qu’ils ont pu comprendre, transmettant ces données pour donner les standards des techniques, et éviter toute appropriation abusive.
Le même groupe a décidé d’étudier en priorité les techniques enseignées en Formation Initiale dans les cours au programme unifié (dispensés en Facultés de Médecine à Nantes et à Sfax, à Sarnath en Inde, et par Auriculo. Sans Frontières).
Pour apprécier la fiabilité et l’intérêt, notre groupe se basera principalement sur les études me- nées depuis trois ans avec évaluation et statistiques, et régulièrement publiées dans ICAMAR.
Ne plus continuer la diffusion des idées reçues !
Il s’agit de montrer, de faire comprendre plutôt que tenter de prouver. Nous le ferons avec nos faibles moyens et notre détermination.
Le Recteur Magnin m’écrivait : « Tu veux prouver, mais on ne le fait qu’avec la méthode platonicienne ou bernardienne ». Reprenons donc les grandes idées de Claude Bernard, créateur de la Médecine Expérimentale au XIX° siècle. Pour de nombreux médecins, Claude Bernard a créé la médecine scientifique, « Science » étant compris selon la définition du Robert de poche : « ensemble de connaissances d’une valeur universelle, portant sur les faits et relations vérifiables, selon des méthodes déterminées (observation, expérience, hypothèse, déduction) » .
La Médecine Expérimentale contient deux parties successives : la période empirique (l’observation, puis l’observation répétée, et enfin l’hypothèse), puis la période expérimentale (l’expérience, une nouvelle hypothèse, la déduction).
L’Évaluation Médicale peut être considérée comme la fille légitime et moderne de la Médecine Expérimentale. En particulier, l’étude de la littérature médicale permet, avec les critères de classement difficilement contestables, de juger la valeur de diverses publications : études rétrospectives ou des séries de cas, études comparatives avec de nombreux biais, études rando- misées (ou non) de puissance variable, méta-analyses d’essais comparatifs randomisés.
Nous en arrivons ainsi aux « niveaux de preuves » qui permettent à la Haute Autorité de Santé (H.A.S.) de classer les diagnostics et les thérapeutiques en fonction des travaux dont ils ont fait l’objet. La littérature y est analysée, disséquée. Les conclusions sont portées en termes de niveaux de preuves scientifiques et de grades de recommandation correspondants.
Les « niveaux de preuves », standards fournis par la littérature (études thérapeutique) :
- Niveau 1 (NP 1) : Essais comparatifs randomisés de forte puissance (effectifs suffisants). Méta analyse d’essais comparatifs randomisés. Analyse de décision fondées sur des études bien menées. Grade de recommandation : preuve scientifique établie A (Prouvé).
- Niveau 2 (NP 2) : Essais comparatifs randomisés de faible puissance (effectifs insuffisants). Etudes comparatives non randomisées bien menées. Etudes de cohortes. Grade de recommandation : présomption scientifique B (Probable).
- Niveau 3 (NP 3) : Etude de cas témoins. Grade de recommandation : faible niveau de preuve C (Accepté).
- Niveau 4 (NP 4) : Etudes comparatives comportant des biais Etudes rétrospec- tives. Séries de cas. Grade de recommandation : faible niveau de preuve C (Accepté).
En l’absence d’études. Grade de recommandation : les recommandations sont fondées sur un accord professionnel.
Où ce débat nous mène t’il, en pratique ?
L’acupuncture (toutes techniques confondues, donc l’acupuncture auriculaire ou l’Auriculothérapie selon le nom donné par son créateur Paul Nogier), a été validée dans certaines indications officielles, reconnues : comme adjuvant dans la douleur, en début de sevrage pour le tabagisme, en première intention la rhinite allergique, ou comme « traitement d’appoint, alternative acceptable ou faisant partie d’un programme de prise en charge globale » dans le syndrome anxio-dépressif.
L’auriculomédecine n’est pas une thérapeutique, mais une aide au diagnostic (et à la thérapeutique). N’étant pas évaluée, elle n’est pas reconnue, ni remboursable, mais peut s’intégrer à l’acte de consultation médicale. Tout au plus, peut on argumenter qu’il s’agit d’un acte Hors Nomenclature.
Si nous désirons que les techniques d’auriculomédecine aient une certaine reconnaissance, cela ne peut passer que par la H.A.S., qui juge de façon souveraine sur dossiers. C’est bien pour cela que nous privilégions les recherches et travaux avec mesures et statistiques, que nous initions des études multicentriques ou thérapeutiques.
Le Conseil Scientifique d’Auriculo. Sans Frontières est chargé d’élaborer les protocoles de nos études. Le groupe d’Experts AMATA, rassemblant des collègues sélectionnés sur publications, a toute légitimité pour apporter son avis et son concours aux autorités de tutelle.
En résumé, l’évaluation nous permet d’améliorer notre pratique par rapport à l’empirisme, mais on ne peut évaluer que des travaux de qualité. Argumenter en présentant de nouvelles théories est une attitude passéiste non productive. Opter pour une attitude d’opposition serait navrant.
Continuons à retrousser nos manches, en produisant des travaux crédibles et des études de qualité pouvant satisfaire aux canons de l’évaluation médicale ! Tout cela permettra que les standards de l’auriculomédecine soient pérennisés, admissibles par la communauté médicale et scientifique. Et ainsi, l’avenir de l’Auriculo. ne pourra plus se discuter. Travaillons de façon coordonnée et utile !
Yves Rouxeville