Revue ICAMAR 34

Éditorial

Éditorial
Un grand merci à tous !
(Yves Rouxeville)
L’Auriculothérapie est née en France. Il est donc logique qu’elle y soit particulièrement critiquée, en raison de l’adage séculaire « On n’est pas prophète en son pays » !
Merci à tous ceux qui succombent aux mirages exotiques : « Ailleurs, l’herbe est plus verte », et à ceux qui sapent notre civilisation dont ils ont profité, en lui préférant des idéologies mortifères ou de haine !
Merci aux soignants qui n’ont pas de satisfactions professionnelles dans le TO CURE, et qui méprisent le TO CARE, ce qui dénote chez eux une conception bien particulière de l’éthique médicale !
Merci à tous les faux culs qui démolissent a priori une technique efficace qu’ils ne veulent pas admettre. De manière stéréotypée et péremptoire, ils affirment que ça ne marche pas. Dès qu’ils ont la preuve que cela peut marcher, ils revoient leur copie en insistant sur de graves dangers potentiels. Puis ce seront les premiers à affirmer « Dès le début, je savais bien que c’était sérieux et sans risques » !
Merci aux ésotériques de tout poil : aussi bien à ceux qui sont sensibles à la magie et à l’occultisme, qu’aux scientistes qui habillent leur autosatisfaction d’une redondance pseudo-scientifique !
Merci aux traditionnels bornés et aux inquisiteurs zélés, qui reprennent la rhétorique développée sous la Terreur, amplifiée par les dictatures rouge ou brune du siècle passé, pour faire place nette !
Un grand merci à tous nos adversaires : toutes ces grandes âmes nous font progresser !
Dans « Le crépuscule des idoles », Nietzsche écrivait « Ce qui ne nous tue pas, nous renforce », maxime véhiculée par le développement personnel, et qui apparaît aussi pouvoir être le germe de la résilience, théorisée notamment par Boris Cyrulnik.
De nombreuses raisons expliquent que l’Auriculothérapie n’a pas eu la vie facile et ne bénéficie d’aucun traitement de faveur : en premier lieu la crainte de la nouveauté par des caciques jaloux de leur pouvoir, mais aussi la quantité invraisemblable de stupidités proférées dans nos propres rangs au nom de la liberté d’expression, tant encouragée depuis mai 68.
L’histoire de notre pays montrent que Jules César a réussi la conquête de la Gaule parce que les tribus n’étaient pas unies. De même, la rivalité entre les chefs Chouans est la raison essentielle de la victoire de la République vacillante : près de dix ans d’une guerre civile qui a pris des allure de génocide !
Il est évident que nous n’en serions pas arrivés à ce point, si les auriculothérapeutes français avaient tenu compte des conseils indiqués dans ICAMAR il y a dix ans à la suite du rapport de l’Inserm, et repris en décembre dans ICAMAR n°33 (p. 34-35) : « Structurer l’enseignement, passer à un stade de recherche clinique plus volontaire, produire des essais de qualité, obtenir des indications thérapeutiques, modifier notre vocabulaire ». Ces cinq points n’ont pas été tenus. Remercions les bonnes Fées qui ont veillé sur nous lors de ces deux générations. Le salut est en nous !
Cet éditorial est dans l’esprit de « la lettre que Simon Macchabée adressait à ses fils alors qu’Israël était vaincu, écrasé, dispersé, semblait condamné à une disparition certaine »… : ICAMAR a fusionné avec Auriculo. Sans Frontières pour faciliter la reconnaissance d’une Auriculothérapie de qualité.